Caractéristique matérielle : Jaquette ill. en coul., Dimension : 22 cm, Nbr de pages : 135 p.,
Résumé :
Les enfants courent, en bas, dans la rue, ils sortent de l’école avec des bruits d’oiseaux, de billes sous les fenêtres de Lucie L. endormie. Ils traversent le sommeil, léger à cette heure, de Marie G. couchée sur sa paillasse, émoussés par la distance, font éclater à l’intérieur comme des bulles d’or, couler des perles de verre, goutter l’eau d’un ruisseau. Les voix des femmes s’y mêlent, uniquement des femmes. Henri D. a laissé son journal sur la table du séjour, et regarde, debout contre la vitre, les enfants s’éparpiller sur le trottoir. » Henri est exécuteur. Sa terreur, c’est de ne rien voir au fond des yeux d’un condamné, ni la victime, ni le crime. À la prison de la Petite-Roquette, Marie, faiseuse d’anges, a été condamnée à mort et attend son sort, entravée, dans sa cellule. Elle sera l’une des dernières femmes guillotinées. Dans son appartement du quinzième arrondissement de Paris, Lucie, une jeune femme avortée, attend une sonde plantée dans l’utérus que son fœtus glisse hors d’elle. De l’aube du 29 juillet 1943 à l’aube du l30 juillet 1943, dans la touffeur de l’été, ces trois personnages affrontent leurs destins. Roman de violence et de retenue, Qui touche à mon corps je le tue fait allègrement table rase des modes littéraires et interroge l’Histoire. Invitant à méditer sur le fragile équilibre de forces qui régit un être vivant, Valentine Goby a su tirer parti, comme jamais, de cet art subtil qui impose en douceur la sobriété du dit.